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La Maison Jaune: Témoin du Temps



En mai 2007, la Fondation Nationale du Patrimoine a voulu projeter la lumière sur une pièce unique d’architecture levantine, l’immeuble Barakat dit la « Maison Jaune », construit par l’ingénieur civil avant-gardiste, Youssif Afandi Aftimos en 1924, et complété par l’ingénieur Fouad Kozah, qui lui a ajouté deux étages en 1932, utilisant un matériau nouveau, le ciment armé.

Ce bâtiment fut considéré comme l’un des plus beaux de l’époque. Synthèse entre les influences de l’art Ottoman et de l’art Déco, caractéristique de la période d’avant-guerre mondiale, il témoigne de la nature multiculturelle de la ville de Beyrouth.

Situé au carrefour de Sodeco, à l’intersection de la route de Damas et de l’avenue de l’Indépendance, sur la ligne de démarcation dite la « ligne verte », ce bâtiment fut utilisé par les francs-tireurs durant la guerre civile. Il a résisté pendant plus de 15 ans à la violence destructrice, pour être transformé une vingtaine d’années après en « Musée de la Mémoire ».


 


En vue de découvrir ce bâtiment chargé d’Histoire, à portée symbolique très grande, et de voir de près son plan architectural exceptionnel, qui l’ouvre sur la ville et le ciel en même temps, et ses détails épatants : arcades et colonnes magnifiques, parterre en ciment coloré, murs peints en rose, jaune, bleu et vert, portes décorées, espaces lumineux et ensoleillés, la FNP a convié, le 3ème jeudi du mois de mai 2007, un grand nombre de journalistes et d’amis de l’art et de la culture à visiter cet immeuble.

Elle a aussi organisé, deux ans après, au palais de l’UNESCO le 28/5/2009, une manifestation artistique intitulée : « Exposition Youssif Afandi Aftimos (1866 – 1952), un immeuble témoin du temps ». L’exposition a duré 10 jours, et connut un grand succès. Son inauguration fut suivie par un dîner, concocté par les Dames de la Fondation, et servi dans la « Maison des arcades ».


 


Grâce à la conjugaison des efforts et des actions de long terme de la société civile, qui a empêché la démolition de ce bâtiment, la « Maison Jaune » a été préservée. A cette lutte pour la sauvegarde de ce lieu privilégié, ont participé plusieurs ingénieurs, architectes et militants tels : Mona Hallak, Jad Rizk et Nada Zeineh, l’atelier des Beaux-Arts de l’ALBA et maints autres activistes.

Enfin, grâce à une généreuse initiative de la Municipalité de Beyrouth qui a financé le projet, en fonction d’un partenariat établi entre elle et la région Ile-de-France, la réhabilitation de cette bâtisse a vu le jour. Les travaux ont été confiés à l’éminent architecte Youssef Haïdar, et l’inauguration officielle a eu lieu en avril 2016. Ainsi, le « Musée de la Mémoire », surnommé « Beit Beyrouth », devint un lieu de mémoire, d’échanges, de rencontres et d’histoire, à même de réunir les citoyens.